P/Philippe Clay/Complainte du priapisme (Complainte d'Alphonse)
Amis, que je vous raconte La vie triste et pleine de honte D'un horrible mécréant Qui mourut voici cent ans
Doué d'une nature immonde Du jour où il vint au monde Il souffrit de priapisme On lui mit un sinapisme
Pour lui calmer ses ardeurs Mais ce fut peine perdue Et poussé par la douleur Sous le flot de ses humeurs Il noya dans le quart d'heure La médecine incongrue
Quand il eut cinq ans à peine Une culotte de chêne Fut d'un bois insuffisant À lui rabattre le gland
On essaya bien des choses Depuis des bains d'eau de rose Jusqu'à du piment moulu Qui lui violaçait le cul
Mais malgré ces tentatives Il arquait tel un géant Et d'une à l'autre rive Criant "Qui m'aime me suive" Il dressait sur les eaux vives Son gonfanon rougeoyant
À quinze ans, un jour de fête Il attacha sa braguette Avec un câble d'acier Et s'en fut au bal Blomet
Sitôt entré dans la place Il empoigne une putasse Et commence tout de go À trémousser un tango
Au bout de trois pas, soudain Il entend craquer le câble Et l'engin se détendant Anéantit dans l'instant Dix-sept filles et cinq enfants Qui trépassent sous les tables
Si le récit de sa vie N'est pétri que d'infamie La mort éclaire d'un jour sombre L'âme d'Alphonse et son ombre
Désespérant de trouver Un endroit où se fourrer Il s'engagea pour se battre Dans l'armée du grand De Lattre
C'est là qu'il périt un jour Victime d'un sort funeste Car voulant faire l'amour Avec un obusier lourd Le coup partit, triste et sourd Comme il commençait les gestesTeksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.