Si vous prenez, à la sortie du hameau de La Louvière Le sentier qui rejoint la lisière, passe à fleur de forêt Puis s'enfonce à la rencontre des chants d'oiseaux Si vous le suivez jusqu'aux premières pentes de la dent des Corbières Vous apercevrez, sans doute, à la naissance du coteau Une grotte. C'est là que vit celui qu'ils appellent le fou Et que j'appelle moi: L'exilé
Il est des hommes déracinés de leur pays Et qui essayent de passer vaille que vaille Sur une autre terre que celle de leurs ancêtres et de leurs amours Il en est d'autres, tel celui-ci Que l'on a comme arraché au siècle où ils auraient dû vivre Et qui essayent de survivre dans une époque qui ne leur convient pas Où ils étouffent quand ils ont mal
Il ne vivait pas comme les autres Il ne pensait pas comme les autres Le naufragé du temps passé L'étranger volontaire, l'exilé
Il se sentait comme asphyxié par les courses des autres Course à l'argent, course à la réussite, course aux honneurs Lui, s'était singulier, détestait le pluriel Il n'avait que le sens de l'honneur Mais en nos temps supersoniques C'est un sens interdit Mal dans son âme sous la dictature de la quantité Il rêvait, comme un enfant, que revint le règne de la qualité
Il ne comprenait pas qu'on traite ceux qui donnent... de pigeons Ceux qui rêvent... de naïfs Ceux qui aiment... d'esclaves A vrai dire il ne comprenait rien à pas grand-chose A par que l'essentiel de la vie est certainement bien plus simple Et bien plus beau Que dans le cri des corbeaux et le hurlement des loups Alors il demeurait là, dans sa grotte L'exilé Les pieds dans le vingtième siècle Et la tête et le coeur ailleurs Pas loin
Il ne vivait pas comme les autres Il ne pensait pas comme les autres Le naufragé du temps passé L'étranger volontaire, l'exilé Terre folle, t'as un coup de vieux Tu perds la boussole J'entends le Bon Dieu Qui rigoleTeksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.