On a fait notre part de labeur On s'y est mis de tous nos coeurs Et on s'est même cassé la voix À crier pour garder la foi Mon pauvre ami, mon doux rêveur On n'a pas fait reculer le malheur Il est toujours au coin de la rue Tout prêt à nous tomber dessus
À jouer les révolutionnaires Quand on a l'âge d'être grand père On va se casser nos dernières dents On ferait mieux de se payer du bon temps
Loin de la ville et sa fureur, On va regarder pousser les fleurs Fini de vivre à cent à l'heure On va regarder pousser les fleurs
On ira voir un jour ou deux Comment font les gens heureux Et si jamais on y prend goût C'est qu'on avait tout faux, partout Tout faux, partout
Mais non, mon vieux, je ne plaisante pas Ça fait un bon moment déjà Que je me prends plus pour Don Quichotte Et que les moulins n'ont plus la cote Ne crois pas que je nous trahisse Après toutes ces années de service Peut-être que mes yeux se sont ouverts Je vois moins le décor que son envers
Loin de la ville et sa fureur, On va regarder pousser les fleurs Fini de vivre à cent à l'heure On va regarder pousser les fleurs On s'inscrira à la fanfare
Des retraités soixante-huitards Et si jamais on y prend goût C'est qu'on aura tout faux, partout Tout faux, partout
Loin de la ville et sa fureur, On va regarder pousser les fleurs
Loin de la ville et sa fureur, On va regarder pousser les fleurs
Loin de la ville et sa fureur, On va regarder pousser les fleurs
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