Surveillant longuement De mes yeux malveillants Du plus haut clocher De cette église défraîchie Dans l'ombre glacée De la pierre délavée.
Macabre sentinelle D'un paysage pelé Ou nulle âme sensée N'oserait se risquer.
Car à la nuit tombée Quand les ombres s'étirent De nombreux inconscients Cette plaine ont bravé.
Mais de tous prédateurs Il ne faut pas négliger Le scabreux charognard Au regard sans pitié Parasitant les cimetières Profanant les caveaux.
Misérables pantins Articulés par le vice.
Polluant la terre De son existence stérile Suivant le corbillard Sans deuil ni tristesse.
Souillant ses ongles Racornis, crasseux. Les dépouilles fumantes Arrachées aisément Et sans ménagement A la funèbre terre.
C'est un sombre charognard Qui au rythme saccadé De son cœur arrêté Entaille les tombes A grand coups de pelle.
Car piller les sépulcres Et les vestiges du passé Et revendre les cadavres A des médecins clandestins Comme un cauchemar récurrent Est chaque jour présent Dans la vie macabre Du charognard malade.
Et les champs de bataille Étalages de dépouilles Regorgent de trophées délaissés Terrés sous les corps entassés Mêlés aux décombres fumantes Au passé dévasté, oublié Dans ce paysage morbide.
A l'horizon sanglant Résonnent les trompettes lancinantes Du jugement cruel de la sainte entité Qui nourrit les corbeaux affamés.
Et comme sur un échiquier Vidé de tous ses pions Seul un fou se déplace Dans cette lande de deuil
Charognard grinçant Au sourire fatigué Que la mort lassée A finalement déchiré.Teksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.