J'écarte la végétation qui me gêne Mes pieds écorchés piétine ma terre Gambienne Quand bien même je continu ma course Poursuivis depuis l'aube par je ne sais quelle bête de la brousse Mon souffle est a bout je m'économise Mais quelle drame quelle malédiction me colonise J'entend les brindilles qui craquent sous leurs pas J'accélère décidé de ne pas faire partie du repas Non un temps soit peu le rythme s'intensifie A mesure que la verdure se densifie Impossible d'échapper a ce blanc Je sens mon corps transporté dans le ventre de l'oiseau blanc Il s'embrouille mes poignées sont serrés Je voit s'éloigné la silhouette de la forêt Fuyé derrière les fougères au fond des fourrées Tel est le cauchemar d'un homme du village de Djoufouré
"Kounta ... Kounta J'ai fait un cauchemar"
A 4 jours de pirogues de la côte de Gambie Le fleuve du même nom a vu son niveau grandir Saison pluviale dans un climat tropicale A Djoufouré village de l'Afrique occidentale Oû les histoires se conte la nuit Ou le ciel se contemple et les années se compte en pluie "Ou tout bas on évoquent les toubabs Pour effrayé les enfants le soir sous un baobab" Où personne n'est plus agé que les arbres Ou on dit ques les armes du chasseurs ont une âme C'est ici que naquit dans cet jungle Kounta guerrier noir de la tribu des Mandingues Fils de Binta et d'Omoro Kinté Voila deux lunes, de la hutte familiale il a quitté Équipé d'un lance pierre rudimentaire Offert pas son père qui lui aussi le tenait de son père C'est ainsi que les enfants deviennent hommes En quittant leurs familles pour l'enseignement des psaumes Circoncision et lutte africaine Feront de Kounta un redoutable adversaire A son retour il déchargera sa mère En s'occupant quotidiennement de son petit frère Petite fripouilles a la frimousse qu'il affectionne Pas une seconde se passe sans qu'il questionne Son ainé sur la longueur de l'année Sur la taille de son nez ou a propos du gras semez Afin de mettre fin a son éloquence Demain Kounta lui fabriquera un tambour de brousse
Au matin il partit en quête du tronc Qu'il lui servira de caisse de résonance Avec pour seul ami un chien qui guette les trous Et sa poitrine fraichement gonflé d'assurance Rien ne semble perturbé la matinée Par aucun cris de babouin le silence ne sera brisé Les chevilles dans la rosé il tape le bois Le résultat il lui tarde de le voir Presque autant que le reste du monde L'idée de voyager s'accapare de son attention Il rêve du Mali via la Mauritanie Du pèlerinage à la Mecque béni
Soudain une impression de déjà vu, le chien n'aboie plus Une odeur de poulet mouillé, c'est le toubab et ses alliés
Un objet lourd lui écrase l'épaule D'une force insuffisante pour l'envoyer au sol Dieu merci Kounta se dégage de leurs mercis Mais court vers un filet qui oriente sa poursuite Un coup de fouet réduit ses vêtements en pièce Un deuxième lui dépesse l'épiderme des fesses Il dépêche au passage une pierre qu'il décoche A toute force dans le visage le plus proche Il déteste que des noirs lâche aide a la débauche Que sa personne soit l'objet des négoces Et que les traites soit peut être de sa caste Des noirs qui contre un miroir leurs histoires saccage Des chasseurs au services d'un armateur Qui deviendront surement la proie de leurs employeurs Une fois le travail accomplit, les complices Redeviendront de la marchandises Kounta a le cœur qui s'agite Tant dis qu'il enjambe les champs d'arachides En espérant pouvoir échappé au guet apens Mais l'enfant vient d'être violemment frappé à la tempe
C'est dans l'entre pont que Kounta s'éveille Dans le ventre de cette bête qu'il n'avais vu qu'en sommeil Le corps gisant dans ces propres déjection Infection d'une centaines de corps en ébullition Matière fécale et vomissures purulente blessures brulante Sur fond de mort pullulante fulgurante douleurs entre les omoplates Combien de temps s'écoulèrent depuis qu'ils quittèrent la plage Peut être 5,6,7 ou 10 jours peu importe ce navire fera demi tour Avant que de la mer jaillisse la terre J'en porterais ces matelots aux porte de l'enfer Les toubabs n'ont-ils pas de divinité N'ont-ils pas d'enfants ou d'épouses a aimer Puisqu'ils violent tuent et souilles de leurs spermes La virginité de nos princesses africaine Ces toubabs n'ont-ils pas de dignité N'ont il pas de savoir vivre a enseigner Puisqu'ils frappent fouettent et bien pire encore En laissent pour mort les moindre recoins de nos corps Embarqué a bord du Lord Ligonier vendu au profit d'exploitant cotonnier C'est ce qu'on raconte désormais de ce voyage Kounta et les autres deviendront des esclaves Alors profitons d'être sur le pont Pour l'exercice quotidien il saisis l'occasion Le mot mutinerie en Mandingue est prononcé Et de sa chaîne émoussé, il étrangle le geôlier Bascule à bâbord c'est le fouetteur qu'il bouscule A tribord libère ces compagnons de cellule Bientôt le ponton sera remplis de foyers Pas assez de guerriers pour dérouter le voiler Mais devant ces bâtons qui crache le feu Leurs poitrines se creuse et ils s'écroulent comme des feuilles Kounta bataille sous les voiles du négrier Parmi les cris et les tirs de leurs canonniers A bord d'une grêle de fouet siffle sur son corps Tellement fort qu'il lui sillonneront le cœur La pose est prête par des lanière de cuir ou de cuivre Aucune manière de fuir ou de vivre Mais bien pire que la mort serait sa captivité D'effectuer toute sa vie les mêmes activités A bout de force il n'a plus de plan Les yeux plein de sangs, il aperçoit la terre des blancs
Kounta Kinté fut enchainé son peuple troqué par centaine de milliers Enfant du destin Enfant de la guerre
Mandingues, Soninkés, Peuls, Cereres et Saracoulés Bambaras, Yoruba, Baoulés, Ashantis, Diolas et Lobis
Tous les peuples, toutes les ethnies, toutes les castes, toutes les tribus Enfant du destin Enfant de la guerreTeksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.