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La vie peut paraître triste
Aux neurasthénique, aux pessimistes
Aux malheureux, aux amoureux déçus
Aux gens qui n'admettent pas
Qu'il existe un tas de passe temps pratique
L'opéra ou l'opéra comique
La lecture, les chansons, le chachacha, le judo, le tabac

Mais à la réflexion je pense
Que ma distraction préférée
Sans attendre un an, les vacances
Me permet de m'évader le jeudi, le dimanche
Car une séance d'une heure et demi me met en joie
Certains trouvent que c'est de la démence
Car j'aime pleurer au cinéma

Un drame d'amour ou de haine
Peut passer pendant une semaine
Fidèle au poste chaque soir je suis là
Armée d'un mouchoir et comme une Madeleine
Je pleure tant j'ai de la peine de penser
Que j'ai pleuré la veille
On ne devrait pas faire des films aussi beaux
Pour les sentimentaux.

Mais à la réflexion je pense qu'une fois
Le rideau retomber
Sur la toute dernière séquence
Je me reprends à pleurer
J'en revoudrais encore
Car une séance d'une heure et demie me met en joie
Certains trouvent que c'est de la démence
Car j'aime pleurer au cinéma

Il était aux mezzanines et comme j'étais sa proche voisine
Je l'entendais renifler curieusement
Je sentais qu'il m'écoutait en faire au tant
Car il me dit: mademoiselle votre rhume est circonstanciel
Voyant ces larmes j'ai compris son émoi
Qu'il pleurait tout comme moi.

Mais à la réflexion je pense que si nous nous sommes repérer
C'est un coup de la providence qui nous r'gardait sangloter
Sur le malheur des autres car si on se fiance
Si formidable est notre joie qu'il faudrait pour que ça compense
Aller pleurer au cinéma.

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