Pour traverser la rivière Il faut les deux pieds Le droit posé sur la pierre du passé L'autre qui va sur la pierre de demain Pour traverser la rivière Il faut les deux mains Marquées de tous les chemins de naguère
Mettre dans son baluchon Un cruchon D'un grand vin de ce pays Tout petit Et par un matin d'automne Cet Angélus monotone Qui ne retient plus personne Par ici
Tu sors par le chemin creux Des peureux Tu suis les conseils du vent Très savant L'eau qui veut trouver sa course Elle a dû quitter sa source On n'en met point dans sa bourse Comme argent
Pour traverser la rivière Il faut les deux pieds Le droit posé sur la pierre du passé L'autre qui va sur la pierre de demain Pour traverser la rivière Il faut les deux mains Marquées de tous les chemins de naguère
Quand mon oncle Jean René M'eut donné Le plus clair de son avis Je partis J'ai vu de loin mon village S'évanouir dans ses nuages J'ai fait tout seul mon voyage Jusqu'ici
L'eau qui polit ses cailloux, Entre nous, Descend tout droit du pays dont je suis La source en est vive encore Une heure avant de se clore Les beaux yeux de Marie-Laure Me l'ont dit
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