Ainsi Prague a perdu son âme et son poète Lorsque j'irai tantôt je ne l'y verrai pas Et son coeur s'est brisé comme un verre qu'on jette À la fin du repas Lorca Maïakovski Desnos Apollinaire Leurs ombres longuement parfument nos matins Le ciel roule toujours les feux imaginaires De leurs astres éteints Contre le chant majeur la balle que peut-elle Sauf contre le chanteur que peuvent les fusils La terre ne reprend que cette chair mortelle Mais non la poésie
Ce siècle est au-delà du minuit de son âge Ses poètes n'ont plus besoin d'être achevés Ils ont usé leur vie au danger des images Et croient avoir rêvé Il se fit dans Paris un silence de neige Un réveil de novembre à neuf heures battant Quand Éluard partit rejoindre le cortège Nezval meurt au printemps C'est de sa belle mort comme disent les hommes Qu'il meurt Nezval et tout par conséquent est bien Il ne faut pas pleurer dans ce siècle où nous sommes Cela ne sert à rien
Il meurt l'enfant terrible aux jours des primevères Pâques éperdument auront sonné pour lui Ses paupières fermées ses doigts se sont rouverts Ses derniers vers ont lui Dans le monde en gésine inhumain pathétique Il tourne au firmament à jamais ses yeux bleus Visage émerveillé des peintures gothiques Soleil de quand il pleut Il est entré vivant dans les cieux du folklore Y chantant sa mère et la paix pareillement Il nous montre demain comme une bague d'or Dans la main d'un amant
Nezval de qui le nom notre lèvre façonne Nezval attends un peu j'arrive à tes côtés Du jour qui fut si beau déjà le soir frissonne Et d'autres vont chanterTeksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.