On aurait pu être à Rio, à Manille ou à Delhi Dans n’importe quel barrio que le soleil embellit On est dans un pays ou règne une misère silencieuse Au centre d’une ville bruyante qu’on appelle la victorieuse
D’un hôtel où l’prix d’un lit varie selon l’palier Où logiquement les plus mal pris se tapent toute l’escalier 8 étages, 40 degrés, ça fait loin pour des smokes Mais quand t’es là d’puis toujours, des fois c’pas l’tour des autres
On est comme une famille déroutée d’notre karma La vielle nipponne qui fait la bouffe on l’appelle mama Qu’on vienne du Brésil ou d’la Côte d’Ivoire On s’mélange mais au final chacun sa propre histoire
Mosen, lui il vit sur l'top d’l’immeuble C’est l’gars qui ramène aux touristes la dope qui veulent Le reste du temps il leur fait des beaux yeux Espérant qu’on l’aide un jour à bouger sous d’autres cieux
Y’aime autant son pays qui y en hait l’fonctionnement Y’aimerait que l’président finisse comme le précédent Mais ça changerait quoi, faique y boit toute son malaise Avant d’chercher l’extase au fond du cul d’une Soudanaise
Ibtissam, elle s’nourrit rien qu’d’espoir Elle dit qu’même en Afrique c’pas plus facile d’être noire Elle dit qu’entre eux ya même une hiérarchie Selon les cheveux, la maudite pâleur ou l’ethnie
Pis qu’beaucoup d’frères s’renient ou s’considèrent comme arabe Quand souvent ici on les considère comme d’la marde Mohsen, lui dit qu’elles veulent qu’une banane ou qu’une branche Pis qu’elles puent sauf que c’est moins cher qu’un cul d’blanche
Tania, s’déhanche à un jet d’pierre d’l’hôtel J’l’ai croisée hier le temps d’un pichet d’bière Elle exposait ses ressources ukrainiennes Au centre d’une foule rêvant d’conquêtes hitlériennes
Elle avait d’l’air rien qu’un peu plus lobotomisée Que d’habitude, p’t’être à force de s’faire pétro-domiser Par des formes de croyants mais sans accepter l’fond Tout juste bon à prier jusqu’à s’péter l’front
Sultan Hôtel Si tu y passes dis salam d’ma part aux coquerelles Méfie-toi rien qu’d’la femme de ménage Leila Elle fouille tes bagages si t’es surveille pas (2x)
Hans, voyage à travers le monde Depuis une couple de lunes, le soleil lui sert de montre Une étoile le guide sur les seins d’Mère Nature Il s’laisse nourrir de palmier, de plage et d’faire d’la pure
Ya toujours une broue avec un sourire aux lèvres Il répète : chu un loup, le peuple un troupeau d’chèvres Si jamais ça vire mal, la seule issue j’à connais J’garde la dernière balle pour moi comme un japonais
Il Yabani, avait l’regard bridé La colonne toute pliée, le restant du corps ridé Il s’cherchait une peau d’pêche à croquer comme ça y tente L’imbécile s’tait trompé entre Égypte et Thaïlande
On l’a vu traîner partout ses yeux d’cochons Avec ses grosses mains poilues salir des cheveux d’garçons Mais ya kharab baitou, la rue parle avec un accent d’barbu La rue dit maintenant qu’un char l’avait pas vu
Trop d’touristes sont là à poireauter Attendant qu’un local les invite boire un thé Après ils sont surpris d’devoir acheter un tapis Ils pensaient vraiment s’être trouvé un ami
À part les pyramides toute Le Caire leur est interdit Vu qu’il s’trouve derrière les murs d’leur fermeture d’esprit Comme les enfants d’Hébron, ils connaissent pas l’partage Ils s’tiennent qu’entre colons, ils fréquentent pas l’sauvage
Magdi, travaille à’réception L’air de dire : j’vis sans rêve faique sans déception Toujours à l’hôtel, d’vant l’écran douze pouces Avec une paye qui met pas souvent d’poulet dans l’couscous
Sa femme l’appelle tellement qu’ya pu l’goût d’répondre Mais sa grosse est têtue, ça sonne à toutes les secondes Faique il blast le volume de son match de foot Pis qu’le reste d’la planète aussi aille s’faire foutre
Sultan Hôtel Si tu y passes dis salam d’ma part aux coquerelles Méfie-toi rien qu’d’la femme de ménage Leila Elle fouille tes bagages si t’es surveille pas Teksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa. |
|