Les ombres de la mort se sont répendus sur son visage, Elle semblait converser avec d'invisibles esprits. Implorait-elle la mort pour ne pas souffrir davantage? Leurs prières résonnaient comme une morne symphonie. Après un bref soupir, après l'adieu suprême, Le feu s'est prosterné comme châtiment à son blasphème. Elle qui semblait si douce pour faire trembler les esprits, Croire en un autre dieu est-ce là le crime qu'elle a commis?
En ces temps ou les lâches se réfugient dans la foi, L'église répugne à répandre le sang de ses doigts, Sous le murmure incessant de ses blanches prières Elle se mit donc à brûler, sous le regard de dieu le père.
Son visage, déformé par la peur et la douleur, surgit soudain d'entre les flammes, Malgré la chaleur du brasier son regard froid glaça mon âme. Mon dieu qu'y a-t-il donc ici à condamner qu'il me soit impossible à comprendre? Il n'y a pas d'anges à tes cotés ni dans les cieux qui ne lui paraissent plus tendre, J'ai pourtant vu couler de ses yeux des larmes si pures, si sincères, si véritables, Le ciel, ombre de leur raison, ne sait-il reconnaître l'innocent du coupable?
J'ai voulu, devant vous, exposer mes remords, Par un chemin plus court la faire descendre chez les morts. J'ai servis malgré moi d'interprète à ses larmes, L'ombre si séduisante aveuglait-elle mon âme?
La lumière du brasier s'empara doucement des ténèbres, Puis ses liens se détachèrent comme dévorés par les flammes. Je restais à contempler cette scène des plus funèbres, Regardant cette fumée noire lentement convoyer son âme. Après l'adieu suprême, ses cendres gisant à terre, Elle qui semblait trop douce pour faire trembler les esprits, A-t-elle rejoint Satan, a-t-elle rejoint l'enfer? Peut être dansera-t-elle encore autour des flammes comme au sabbat?Teksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.