La Belle au bois dort depuis bien Longtemps... Etendue sur le sol, Immobile elle attend. Sur une branche, seul un corbeau contemple Sur ses lèvres, demeurant immuables et suaves, Un sourire inspiré par des rêves d'enfant, Un sourire singulier que les années n'entravent, Que les ouvrages du temps ont laissé en suspens.
La Belle au bois dort depuis si Longtemps... Sans trêve au silence, immobile elle attend Le baiser de son Prince sur ses lèvres d'enfant, Celui pour qui elle fit serment du secret des amants. A quelques pas, seul un corbeau comprend Qu'horloges et sabliers ne sont pas si patients. Elle se fane et se vide de ses rêves d'enfant. Le souvenir de son prince a séché sur son flanc, Une langueur oublieuse qu'ils ont été amants.
Les ombres la rongent, la digèrent doucement, Renforcent son sourire, le marquent profondément. A ses côtés seul un corbeau remarque. Sur sa gorge maculée de sang coagulé, Un deuxième sourire habilement dessiné Par le baiser profond d'une lame d'acier Que les outrages du temps commencent à nécroser.
Sure son épaule, seul un corbeau suppose Que La Belle dort peut-être depuis trop Longtemps... Étendue sur le sol qui la boit lentement. La terre s'est mélangée à son corps pourrissant, Engraissant son esprit d'une beauté faisandée, Empiète dans sa tête sur ses rêves d'infant Pour y corrompre les contes, y enchaîner les fées.
La Belle a maintenant dormi bien trop Longtemps... Son enfance a glissé entre des doigts charmants Qui caressent à présent d'autres rêves d'enfant La laissant en pitance aux ravages du temps Qui la rongent, la digèrent doucement. Sans trêve au silence, immobile elle attend Le baiser de son Prince, sur ses lèvres d'enfant. Mais de ses lèvres, seul un corbeau s'éprend.Teksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.