[Couplet 1] Sur le boulevard, j'vois des solitaires, des cœurs brisés Des lampadaires alcoolisés, des miroirs sous somnifères et des cadavres de conifères Qui dansent ensemble, synchronisés J'vois cet amour éphémère dans une cage d'escalier Et tous ces boulevards qui m'font croire qu'on est presque alliés Des bateaux en papier dans l'caniveau Des cris, des craintes, des verres qui trinquent, des existences dénuées de sens sur le passage à niveau Se rappelant que, finalement, tout cela n'est même pas nouveau Des rues qui s'écoutent parler, des aveugles à terre Des empires faits d'immeubles en verre, des gens déjà loins des leurs Tous témoins du temps et qui répondent "comment savoir ?" quand on vient leur demander l'heure Des espoirs qui s'érodent et tournoient dans une spirale sans fin Des âmes sur guitare saturée, sûres que ça va durer, qui peinent toutes à s'aventurer Entre les "pourquoi ?", les "comment ?" et les "enfin"
[Interlude musical]
[Couplet 2] Sur le boulevard, j'entends des efforts d'antan Des rires d'enfants, des souvenirs Des désirs tentants, j'entends des monuments si fiers qu'ils ne voient plus le coup venir Des cris de l’âme si séduisants qu'ils font criser Des "quitte-moi" méprisants non-maitrisés Bâtis sur des ruines de sable, où l'amour est une prison très prisée J'te parle de ces corps à cœur ouvert qu'avancent tous seuls, la peur au ventre Des mains tendues qui veulent le monde devant des sols de fleurs en vente Des années, désarmées, face aux changements inaltérables, là où seul le désarroi peut désormais te désarmer J'entends les deux mondes qui se répondent, et des demandes qui se répandent Ceux qui vibrent au rythme de nos soleils disparus Les mêmes hommes perdus dans ta rue, criant leur désespoir sur les toits de la ville Des étrangers qui mettent les voiles et naviguent donc quand l'écume blanchit Les uns s'assoient sous le saule pleureur et les autres regrettent ce qu'ils ont franchi, en oubliant que les photos meurent J'entends des bruits de boulevards Des "bouge, connard", des vents d'Étretat Des génies nés sur des bouts d'trottoir Des "Relève-toi, c'est jamais trop tard !" J'entends des manques de confiance et des trous noirs qui conversent Des allées qui s'esclaffent devant les lames dressées qu'on verse Des échos qui s'répondent, des âmes élevées où la douleur est polie Ici, on n't'écoute pas car t'es coupable pour ta couleur de peau Des sentiments d'inachevés, des vengeances qui s'enchevêtrent Un quart de lune, lampe de chevet, des miroirs brisés Des sentiments perdus dans un grand silence aseptisé Des problèmes d'autres qui marchent, des gens qui dansent dans toutes ces forêts en ciment Parmi tous ces vestiges qui se sentent immenses, trop épuisés Sur le boulevard, les cris résonnent, les émotions nous emprisonnent, les plaies ne se résorbent Bien sûr qu'au final, le problème des hommes, c'est qu'ils se complaisent tous dans le désordreTeksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.