Moi je viens d'Armentières et toi tu viens du Caire. Mais la géographie, dit, qu'est-ce que ça peut faire ? Notre pays à nous, sur aucun planisphère, est situé sur la scène, là, devant les lumières. Tu venais du soleil, et je viens de la pluie, mais qu'est-ce que ça peut faire, dit, la géographie ? Les artistes après tout viennent d'un même pays où l'on vit dans les rêves, où l'on rêve sa vie. Tu me manques souvent, tu me manques Dali ; je pense à Toi, je crois, chaque jour de ma vie. Les plumes, les paillettes, les chansons, les bravos, ça sert à consoler quand on a le cœur gros. Au music-hall on va pour chercher du courage, pour trouver de la force, éviter les naufrages. Mais qui séchait tes larmes après ton tour de chant, après les ovations, les applaudissements ? Le spectacle fini, qui t'écoutait vraiment ? Ton désespoir à Toi n'était pas d'ornements. Qui pouvait apaiser ta douleur infinie ? Je pense à toi, je crois, chaque jour de ma vie. Viens Dali, viens, écoute, voici quelques nouvelles : si le monde est moins bleu, la vie est toujours belle. Si je ne descends plus mon fameux escalier, c'est qu'il était trop vieux, je l'ai mis de côté. Mon Loulou est parti et Maman après lui, mais je vis avec eux chaque jour de ma vie. Comme je vis avec Toi, comme vivent avec Toi tous ceux qui t'ont aimée et qui ne t'oublient pas. Tant que l'on est vivant dans le cœur et l'esprit de tant de gens connus, inconnus, tous amis, on aura beau partir, que veux-tu, c'est comme ça, on aura beau mourir, on ne disparaît pas. Teksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa. |
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