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Chacun possède une histoire,
son histoire d’amoureux,
chacun garde en sa mémoire
bien des souvenirs heureux… Moi…

Vous m’avez souri sans me connaître
en passant un jour auprès de moi,
quand soudain je vous ai vu paraître,
mon cœur a tremblé d’émoi !

Vous aviez l’air triste et si morose,
vous suiviez sans but votre chemin,
alors j’ai voulu savoir la cause
de votre si lourd chagrin.

J’écoutais sans vous répondre
ce que vous me racontiez,
j’aurais voulu vous confondre,
hélas ! j’ai cru ce que vous disiez.

Puis, les jours suivants, sans me connaître
vous m’attendiez devant mon logis,
alors, me mettant à la fenêtre,
bientôt je vous ai souri.

C’est ainsi que la jeunesse
bientôt nous a réunis,
mais un jour avec tristesse
vous m’avez dit : « C’est fini »… Moi…

Je vous ai souri sans vous comprendre,
vous disiez des mots que j’ignorais,
je vous écoutais sans vous entendre,
sans voir je vous regardais.

Vous avez repris dans notre chambre
les objets qui vous appartenaient,
vous avez laissé dans l’antichambre
votre chapeau que j’aimais.

Votre regard trouble encore
tous mes rêves agités,
et lorsque revient l’aurore
toujours je vous cherche à mes côtés.

Vous m’avez quitté sans me connaître,
sans savoir que je vous adorais,
si vous reveniez, je crois, peut-être,
que simplement je sourirais.

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