La tristesse a jeté ses feux rue d'Amsterdam Dans les yeux d'une fille accrochée aux pavés Les gens qui s'en allaient dans ce Paris de flamme Ne la regardaient plus, elle s'était pavée La tristesse a changé d'hôtel et vit en face Et la rue renversée dans ses yeux du malheur Ne sait plus par quel bout se prendre et puis se casse Au bout du boulevard comme un delta majeur
La tristesse...
C'est un chat étendu comme un drap sur la route C'est ce vieux qui s'en va doucement se casser C'est la peur de t'entendre aux frontières du doute C'est la mélancolie qu'a pris quelques années C'est le chant du silence emprunté à l'automne C'est les feuilles chaussant leurs lunettes d'hiver C'est un chagrin passé qui prend le téléphone C'est une flaque d'eau qui se prend pour la mer
La tristesse...
La tristesse a passé la main et court encore On la voit quelquefois traîner dans le quartier Ou prendre ses quartiers de joie dans le drugstore Où meurent des idées découpées en quartiers La tristesse a planqué tes yeux dans les étoiles Et te mêle au silence étoilé des années Dont le regard lumière est voilé de ces voiles Dont tu t'en vas drapant ton destin constellé
La tristesse...
C'est cet enfant perdu au bout de mes caresses C'est le sang de la terre avorté cette nuit C'est le bruit de mes pas quand marche ta détresse Et c'est l'imaginaire au coin de la folie C'est ta gorge en allée de ce foulard de soie C'est un soleil bâtard bon pour les rayons "X" C'est la pension pour Un dans un caveau pour trois C'est un espoir perdu qui se cherche un préfixe
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