DES MOTS IMAGINES qu'on parlera demain Imaginaire et ses bagages en surplus dans le Jet Qui s'en va tout à l'heure à Orly comme un ange
Dans ces anges d'acier soumis je vois ton cerne Dans l'avion qui m'emporte je vois tes yeux orange J'y mordrai tout à l'heure devant les turbulences
Et l'hôtesse la main au cul m'y coulera O l'eau que tu t'en vas perdant au fond des corridors Devant ta glace tu t'allumes et tu m'éclaires
Je suis ta pile obscène et mon secteur est trouble Et mouillé tout à l'heure aux prises avec ton double La Cité s'émerveille au hasard de mes pas
Tu me le donneras cet enfant de putain Dis, tu le donneras pliant sous l'incroyable Dans l'avion tout à l'heure il a plu du jasmin
Je te caresserai dans le vertige de l'escale Dans le Sud, sous ta robe aux vertus mosaïques Viens, je te donnerai cet enfant de panique
Roulant sous l'inédit, poussant vers la Musique Une mélancolie glacée, une mélancolie de chic Je te sais sur ma carte où tu lis le possible
Et ma pensée super lumière est dans ton ventre A ce moment précis j'emballe Bételgeuse Tu vois des Caraïbes aux tristesses neigeuses
Sous des soleils patients aux lacostes ombrés Je te veux de ce froid inédit des tropiques La fraîcheur de tes joues sous le feu de ma pique
Et tu plies me vidant ton lac assassiné Et te coules du plomb dans les anciens vitraux Dans leur lumière teinte aux soleils en bluejeans
Tu les peignes dorés tes cheveux de misaine De ton ventre d'acier ils émergent du spleen Tu n'y peux rien tu es mon spleen et ma détresse
Mon avoir mon amour mon ancienne pâleur Quand j'allais encerclé à mon cerceau d'honneur Mon moi à l'évidence et ta main au panier
O ma cerise ancienne éclairée de rougeaille Du mois de Mai je t'ai et je te garde ouverte Coule-toi dans ma gorge ouverte sur là-bas
Aime-moi aime-moi aime-moi aime-moi J'imagine ton nom sur le bord de ma flûte Octaviant mes syllabes et des oiseaux parleurs
Qui psalmodient ma route regarde-les ceux-là C'est des tambours voilés comme une marche lente Et cassant la musique au long des soirs plissant
J'imagine ton nom sur des lieux innommés Et des lumières aussi des caravanes douces Et sableuses où la soif leur fait d'étranges gorges
Je vois comme une algue bleue dans l'autobus A la marée du soir Gare Saint-Lazare Quand ça descend vers le tiers monde
Nous sommes tous un peu du tiers Quand la boue nous apprend à contourner vos lèvres Ces signes que la bouche invente à Babel Town
Je te vois comme un appareil électronique Avec des boutons nacre plein la gueule Et des fils se joignant comme des mains perdues
Dans la nuit aigre au creux d'un nègre blond Qui te ramène au bord de sa fontaine trouble Où tu bois les orages inquiétés par tes songes
Je te vois dans les bals d'avant la guerre Avec du swing dans l'écarlate de la nuit A peine un peu tirée sous l'ourlet de tes lèvres
Je te vois comme un orgue sur la mer Avec les chevaux blancs du sperme de l'orage Elle est bonne ce soir tu en as pris une tasse
Et t'endormant sous moi tu as mis ton drapeau Comme un taxi fourbu retournant vers son chiffre Où je comptais ton vernis brun dessous ta peau
Tu me sais dans les bras d'une autre et tu calcules L'arrivée de ce flot le cubage des brumes Qui vont porter le deuil dans mon lit de fortune
Tu mesures tout ça à la lueur des pluies Des tiennes qui s'en vont laver ta grammaire formelle Tu ordonnances la clarté de tes prunelles
A petits coups de rame en rimmel tu te tires Vers les pays communs dans la nuit qui s'évade Je me maquillerai ce soir sous l'arche de ton cul
Je te sais dans les bras d'un autre mannequin Ceux que tu mets dans toi au rythme de la rue Au hasard de l'asphalte au rimmel des pavés
Tout comme en soixante-huit quand tu voyais passer Au hasard des pavés le hasard de tes nuits De ces nuits qui depuis dix ans n'ont pas bronché
Aime-moi aime-moi aime l'ombre incrédible Aime le noir néant de l'intuition niée Et le temps qui n'est pas et le rien de ce temps
Et le temps de ce rien et le temps de la cible Toi criblée toi donnée carcasse sublimée Ce qu'il y a de vrai dans toi c'est l'imageable
Comment je te construis à partir de ma nuit Ma nuit de navigant dans l'éternelle fable Ma nuit de navigant sur l'horreur de ma table
Éclairée vaguement de ma page pâlie Et tu es là-dessous avec l'autre visage Tout est double dans l'autre
L'imaginaire est un indien dans sa réserve C'est une raison blême au fronton de ton Toi C'est une figue sèche et des noix qui la servent
O ta figue blanchie d'un sperme inachevé Je te figue et t'enfigue et me perds en supplices Au bord de toi vacant d'un désordre voulu
Je suis sauf et ta voix m'asperge de détresse O l'amour qui s'en va de ton sexe et ma voix O ma voix et la tienne et mon silence obscène
O ma rue plus glacée qu'un sorbet aux violettes O foutraison de miel dans ce siècle abhorré Comme toi se gonflant d'un désir germinal
Là-bas aux Caraïbes les machines à écrire Un soleil où trop pique un tropical dédain Des plages et des disques toutes noires les plages
Comme les disques enfin et puis toutes moirées Avec leurs chemins microformes et salés Les Persiennes aussi des jeunes filles en fleur
En fleurs sauvages où part un galion d'interdit Des renards argentés là-bas qui se lamentent Imaginaire un peu les crépuscules dans leur fente
Imaginaire imaginaire imaginaire moi Imaginaire toi alors tu te verras Tu te verras en filigrane au bord de mes enfances
Mes enfances toujours ont des cheveux d'enfants Longs longs longs comme une vague ancienne Et qui n'en finit pas de se rouler dans toi
Comme un tabac séché sous l'autan qui le glace Viens que je fume un epu de toi sous l'écarlate Imaginaire toi imaginaire moi
Tu es mon visionnaire et je te vois perdant Quand tu te laves hélas! il y a toujours Un homme quelque part et traqué que tu presses
Et qui verse son sang minéral dans ta cour Comme ces femmes ensudées que le vent a trompées Qui sont marquées à vie à mort
Ces marques de la vie qui portent des sanglots Ces marques de l'amour qui portent les lents longues Enfoncées dans ce bien qui te faisait féconde
Et des chiens et des loups et des loups sur les yeux Quand la harpe descend dans la rue avec moi On fait les commissions et puis elle en rajout
Les nouvelles guimauves elle a horreur de ça Elle aime mieux Tristan se carrant l'Ysoldiote Quand ça descend bien, vas...ça flotte...
Une berceuse de la mort je m'en souviens Avec trompette et tout, par là-haut, vagissant Une berceuse de la Mort, c'est bath!
La mort lorsque j'y baise ça fait des cris bizarres Avec des cors en fa dans le grave and so on Les cordes de la Mort se comptent à la douzaine
DodécaMort DodécaMort DodécaMort Ça fait plein au studio ça sonne sans combine Ça fait tout de suite un peu lugubre et chouette
Nous étions moi et moi et puis d'autres voyous Nous avions décidé de mettre un terme aux philos cons Nous étions habillés de neuf jeans de soirée et pulls de style
Le verre en main pour bien signifier nos origines Nous sommes tous liquides L'imaginaire est une mer sans fond
Nous étions moi et moi nous sommes toujours moi Nous marchons des foulards à la gorge Le goudron effaçait l'intelligence insurrectionnelle
L'imaginaire avait besoin d'une main fraternelle Et les pavés aussi c'est bien d'insurrection qu'il s'agit Je suis d'un autre verbe et d'une autre grammaire
Je détrousse des filles au fond des mers luisantes Quand les chevaux-vapeurs des steamers imaginent Des sabots font alors un vacarme benzine
Les moutons c'est du fuel à la laine fétide J'aurai chaud cet hiver à la marée des songes Les syndicats nous ont baisés et ça n'était pas bon
Les syndicats c'est comme un fuel plutôt glaçant Les syndicats c'est la mort de la révolution Et c'est pour ça, Petit, qui nous imaginons
A tout considérer d'ailleurs le ciel était caca Je peignais tous les gens et c'était bien pratique Encordé comme un pendu sabré j'étais magique
Le caca dans le ciel... Antarès se marrait Pas toi petit pas toi pas vous pas vous non plus Je peignais tous les gens avec l'imaginaire
Et le vent s'inquiétait je le concurrençais Berce-moi l'étudiant prends-moi dans tes cahiers Berce-moi l'étudiant écoute ma chanson
Encarapace-toi de moi escargot de passage Et qu'il pleuve et qu'il chante alors nous sortirons Avec nos idées neuves et les chercheurs nous chercheront
Nous descendrons dans leurs gosiers Avec nos musiques tremblables alors ils trembleront Ils nous mastiqueront nous de l'imaginaire
Et n'en reviendront plus leurs désordres codés je n'y ai pas accès Mon ordre à moi est de la graine des voyous généreux Dans mes palais on entrera en marche arrière
Pour bien savoir ce que l'on quitte On entre de plain-pied dans l'incalculé Et mes ordinateurs? Ils t'imagineront
Tu ne t'habilles plus tu iras dans la rue Comme une étude de Chopin et tu tricoteras Et mon pull de l'hiver il passera dans ta cassette
Quand j'aurai froid à ma musiqueTeksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.