Écoute-moi, Listen to me, Ascolta me, Lazare! Quand les pendules sonneront leur voix stellaire Et que les boulevards traîneront plus par terre Tu pourras te lever, dans ce siècle bizarre
Moi, qui vendait des Paris-Soir à Babylone Quand les avions à réaction avaient des plumes Et gueulaient des chants doux comme un cancer de brume Sur cet Orient avec leur gorge microphone
Tant que j'aurais le souffle et l'ancre dans ma rue Et que le vent du nord ouvrira mes éponges Il régnera chez moi comme une mer têtue Qui me tiendra la main à la marée des songes
Qui dira la passion du Corton à la messe? Cette rouge chanson plus rouge que le sang Qui dira la virginité de nos caresses? Quant il y passerait Jésus entre nos dents
Rien n'est beau qu'un matin laïc, dans la brume Alors que le soleil est encore au dortoir Et que la gaze dans la plaine se consume Comme un rictus d'encens quant s'ébroue l'encensoir.
Je vis! Dès aujourd'hui je suis mort dans la cire Ma voix microsillone une terre ignorée On me lit n'importe où, à l'heure du délire A l'ombre d'un juke-box où bourgeonnent des Ferrés
Dans l'azur en prison, vautré sous la mémoire Maldoror d'une main et Sade dans le froc Je suis un or galvanoplaste et je m'égare Sous la tête diamant d'un phonographe toc.
Ma voix, dans quelque temps, sous la lune en plastique, Quand ma carcasse présumée aura fané Et que des Roméos, sur les places publiques, Tendront complaisamment leurs perches aux chats quichés
Ma voix les bercera dans des berceaux de passe Niches-toi mon copain et perches y ton bouc Moi, le berger perdu, qui renifle la trace De mes brebis rasées de frais pour le New-Look
La vie est un chaland où meurent des rengaines Les larmes sont les flots, la peine, le roulis Quelquefois le bonheur invente des misaines A ce rafiot qui s'envoilure alors et plie...Teksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.