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Sombres étaient les rues,
Lourds étaient les cœurs
Une colombe diaphane, meurtrie au sol
Tant de vies perdues,
Pour une folle rumeur
Aucun citoyen du temple n'est innocent

Elle était si fidèle
Si dévouée à sa reine
Vaincue par les félons jaloux de ses vertus
Son corps exposé à la rue,
Son âme déjà bien loin
- Des massacres de Septembre

Mais pourquoi une telle haine ici-bas ?
Marie ne vous a-t-elle pas appris
À aimer autrui ?
Quel démon vous a poussé à faire cela
Pourquoi plonger Paris dans la nuit ?

La ville des Lumières, Phare des poètes
Pleure ses enfants, ses enfants perdus
Dans les plus noires ténèbres,
Leurs cœurs corrompus sont dévoués
- Aux massacres de Septembre

Mais pourquoi une telle haine ici-bas ?
Marie ne vous a-t-elle pas appris
À aimer autrui ?
Quel démon vous a poussé à faire cela
Pourquoi plonger Paris dans la nuit ?

"Ils sont dévastés dans nos temples
Les monuments sacrés des rois :
Mon œil effrayé les contemple ;
Je tremble et je pleure à la fois.

Tandis qu'une fosse commune,
Des grandeurs et de la fortune
Reçoit les funèbres lambeaux,
Un spectre, à la voix menaçante,
A percé la tombe récente
Qui dévora les vieux tombeaux.

Sa main d'une pique est armée :
Un bonnet cache son orgueil ;
Par la mort sa vue est charmée :
Il cherche un tyran au cercueil.

Courbé sur la poudre insensible,
Il saisit un sceptre terrible
Qui du lys a flétri la fleur,
Et d'une couronne gothique
Chargeant son bonnet anarchique,
Il se fait roi de la douleur."

Soyez témoins
De ces massacres.

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