Tu avançais courbé comme vont les vaincus Dominé sans pitié par cet assaut des jours Qui tue la volonté sans prendre de détours. Ayant rendu les armes, tu parcourais les rues.
Toi, l'un de mes frères errant sur cette terre Balayée par des vents soulevant la poussière. Nulle place ici- bas pour tes vaines chimères La poésie au cœur et à la main un verre.
Brisé de solitude et lassé du mépris Tu déclamais tes vers comme un hymne à la vie C'était le chant du cygne aux dernières lueurs Comme un ultime espoir de repousser la peur.
Fragile, tu vacillais quand on te bousculait Et souffrais du mépris d'un regard étranger Qui se trompant sur toi, méprisant ta détresse Se sentait rassuré de croiser ta tristesse.
Isolé dans un monde habillé de douleur Tu entendais, je sais, que s'égrenaient les heures. Renonçant peu à peu, encerclé par la nuit Fier, à livrer bataille et réclamer la vie.
Digne dans le silence et la froideur des jours Ayant pris la mesure de ton manque d'amour Tu t'es couché serein, malgré tant de chagrin Pensé à ta famille, appelé le destin.
Écoutant le message et fidèle toujours Ton corps a décidé dans un acte de bravoure D'abréger tes souffrances et l'inutile effort En t'offrant de la mort enfin le réconfort.Teksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.