L'herbe est molle au sommeil sous les frais peupliers, Aux pentes des sources moussues, Qui dans les prés en fleur germant par mille issues, Se perdent sous les noirs halliers.
Repose, ô Phidylé! Midi sur les feuillages Rayonne et t'invite au sommeil. Par le trèfle et le thym, seules, en plein soleil, Chantent les abeilles volages.
Un chaud parfum circule au détour des sentiers, La rouge fleur des blés s'incline, Et les oiseaux, rasant de l'aile la colline, Cherchent l'ombre des églantiers.
Les taillis sont muets; le daim, par les clairières, Devant les meutes aux abois Ne bondit plus; Diane, assise au fond des bois, Polit ses flèches meurtrières.
Dors en paix, belle enfant aux rires ingénus, Aux nymphes agrestes pareille! De ta bouche au miel pur j'écarterai l'abeille, Je garantirai tes pieds nus.
Laisse sur ton épaule et ses formes divines, Comme un or fluide et léger, Sous mon souffle amoureux courir et voltiger L'épaisseur de tes tresses fines!
Sans troubler ton repos, sur ton front transparent, Libre des souples bandelettes, J'unirai l'hyacinthe aux pâles violettes, Et la rose au myrte odorant.
Belle comme Érycine aux jardins de Sicile, Et plus chère à mon coeur jaloux, Repose! Et j'emplirai du souffle le plus doux La flûte à mes lèvres docile.
Je charmerai les bois, ô blanche Phidylé, De ta louange familière; Et les nymphes, au seuil de leurs grottes de lierre, En pâliront, le coeur troublé.
Mais, quand l'Astre, incliné sur sa courbe éclatante, Verra ses ardeurs s'apaiser, Que ton plus beau sourire et ton meilleur baiser Me récompensent de l'attente!Teksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.