. . À mes moments perdus, j'apprends à marcher à un statue. Étant donné son immobilité exagérément prolongée, ce n'est pas facile. Ni pour elle. Ni pour moi. Grande distance nous sépare, je m'en rends compte. Je ne suis pas assez sot pour ne pas m'en rendre compte.
. . Mais on ne peut avoir toutes les bonnes cartes dans son jeu. Or donc, en avant.
. . Ce qui importe, c'est que son premier pas soit bon. Tout pour elle est dans ce premier pas. Je le sais. Je ne le sais que trop. De là, mon angoisse. Je m'exerce en conséquence. Je m'exerce comme jamais je ne fis.
. . Me plaçant près d'elle de façon strictement parallèle, le pied comme elle levé et raide comme un piquet enfoncé en terre.
. . Hélas, ce n'est jamais exactement pareil. Ou le pied, ou la cambrure, ou le port, ou le style, il y a toujours quelque chose de manqué et le départ tant attendu ne peut avoir lieu.
. . C'est pourquoi j'en suis venu presque à ne plus pouvoir marcher moi-même, envahi d'une rigidité, pourtant toute d'élan, et mon corps fascine me fait peur et ne me conduit plus nulle part.Teksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.