. . Il souffle un vent terrible. . . Ce n'est qu'un petit trou dans ma poitrine, . . Mais il y souffle un vent terrible, . . Petit village de Quito, tu n'es pas pour moi. . . J'ai besoin de haine, et d'envie, c'est ma santé. . . Une grande ville, qu'il me faut. . . Une grande consommation d'envie.
. . Ce n'est qu'un petit trou dans ma poitrine, . . Mais il y souffle un vent terrible, . . Dans le trou il y a haine (toujours), effroi aussi et impuissance, . . Il y a impuissance et le vent en est dense, . . Fort comme sont les tourbillons. . . Casserait une aiguille d'acier, . . Et ce n'est qu'un vent, un vide. . . Malédiction sur toute la terre, sur toute la civilisation, sur tous les êtres à la surface de toutes les planètes, à cause de ce vide ! . . Il a dit, ce monsieur le critique, que je n'avais pas de haine. . . Ce vide, voilà ma réponse. . . Ah ! Comme on est mal dans ma peau ! . . J'ai besoin de pleurer sur le pain de luxe, de la domination, et de l'amour, sur le pain de gloire qui est dehors, . . J'ai besoin de regarder par le carreau de la fenêtre, . . Qui est vide comme moi, qui ne prend rien du tout. . . J'ai dit pleurer : non, c'est un forage à froid, qui fore, fore, inlassablement, . . Comme sur une solive de hêtre deux cents générations de vers qui se sont légué cet héritage : « Fore… Fore. » . . C'est à gauche, mais je ne dis pas que c'est le cœur. . . Je dis trou, je ne dis pas plus, c'est de la rage et je ne peux rien. . . J'ai sept ou huit sens. Un d'eux : celui du manque. . . Je le touche et le palpe comme on palpe du bois. . . Mais ce serait plutôt une grande forêt, de celles-là qu'on ne trouve plus en Europe depuis longtemps. . . Et c'est ma vie, ma vie par le vide. . . S'il disparaît, ce vide, je me cherche, je m'affole et c'est encore pis. . . Je me suis bâti sur une colonne absente. . . Qu'est-ce que le Christ aurait dit s'il avait été fait ainsi ? . . Il y a de ces maladies, si on les guérit, à l'homme il ne reste rien, . . Il meurt bientôt, il était trop tard. . . Une femme peut-elle se contenter de haine ? . . Alors aimez-moi, aimez-moi beaucoup et me le dites, . . M'écrivez, quelqu'une de vous. . . Mais qu'est-ce que c'est, ce petit être ? . . Je ne l'apercevrais pas longtemps. . . Ni deux cuisses ni un grand cœur ne peuvent remplir mon vide. . . Ni des yeux pleins d'Angleterre et de rêve comme on dit. . . Ni une voix chantante qui dirait complétude et chaleur.
. . Les frissons ont en moi du froid toujours prêt. . . Mon vide est un grand mangeur, grand broyeur, grand annihileur. (*) . . Mon vide est ouate et silence. . . Silence qui arrête tout. . . Un silence d'étoiles. . . Quoique ce trou soit profond, il n'a aucune forme. . . Les mots ne le trouvent pas, . . Barbotent autour. . . J'ai toujours admiré que des gens qui se croient gens de révolution se sentissent frères. . . Ils parlaient l'un de l'autre avec émotion : coulaient comme un potage. . . Ce n'est pas de la haine, ça, mes amis, c'est de la gélatine. . . La haine est toujours dure, . . Frappe les autres, . . Mais racle ainsi son homme à l'intérieur continuellement. . . C'est l'envers de la haine. . . Et point de remède. Point de remède.Teksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.