Toi, le poète solitaire
Enfant riche des cieux mouvants
Tu sus traverser cette terre
À ta manière, au gré du vent

Tu n'as jamais connu fortune
Et guère gagné de combats
Mais la gloire est inopportune
À ceux qui rêvent ici-bas

Tu me parles de tes voyages
Et je reste les yeux fermés
Toute la fièvre de mon âge
Anime mon cœur affamé

Ton bonheur est dans ton ivresse
Ta richesse est sous tes pas
Ceux qui demandent ton adresse
Ami, ne te connaissent pas

Ta solitude est par le monde
Ta détresse est parmi nous
Dans le mendiant qui vagabonde
Et dans la pauvresse à genoux

Je sais que tout doit disparaître
Et que tout doit mourir un jour
Ça n'empêchera pas de naître
Un beau matin d'autres amours

Si la vie t'a donné des larmes
Elle a mis la rime en tout lieu
Poète, va, range tes armes
Le monde est au fond de tes yeux

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