Madame l'araignée, la reine des fileuses Faisait de la dentelle au soleil du matin Une mouche d'été à l'humeur voyageuse Se fit prendre à ce piège au détour du chemin Déjà la mort sur elle étendait son grand voile Lorsqu'un homme survint qui d'un geste furieux Voulut rendre justice en déchirant la toile Et libéra la mouche en disant "C'est affreux !"
Alors on entendit, sortant de sa cachette L'araignée dire à l'homme en secouant la tête "Eh, dis donc ! De quoi j' me mêle ! Qu'est-ce que t'as comme prétention Tu voudrais me donner des leçons Toi qui n'as rien dans la cervelle ! Ta combine n'est pas plus belle Plus que moi t'es corrompu Tu prends les mouches à la glu Moi, je les prends à la dentelle Hypocrite au maxima T'as beau frapper ta poitrine Va donc, faiseur de ruines Cache-toi, Attila !"
D'entendre une araignée vous parler ce langage Peut donner à penser à l'homme le meilleur Celui qui nous occupe avait un doux visage Et très naïvement parlait avec son cœur "Madame l'araignée" dit-il avec franchise "La mouche que je tue, je ne la mange pas Je tue pour me défendre et vous par gourmandise Et vous donnez la mort sans risquer le combat"
Alors dame araignée d'une voix noble et fière Répondit sur le ton de la sainte colère "Eh, dis donc ! Tu perds la tête Qui c'est-y qu'a inventé les hameçons Et les filets et les miroirs aux alouettes ? Fais donc pas tellement de manières C'est l'heure de ton déjeuner Et j'entends quelqu'un t'appeler C'est la voix de ta cuisinière - Y a des truites et du lapin - Du ris de veau à la casserole Alors fais pas le mariole À table, assassin !" Teksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa. |
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