Se de douloureux sentement Sont tous mes dis, n'est pas merveille, Car ne peut avoir pensement Joyeux, cuer qui en dueil traveille. Car, se je dors ou se je veille, Si suis je en tristour a toute heure, Si est fort que joye recueille Cuer qui en tel tristour demeure.
Noublier ne puis nullement La trés grant douleur non pareille. Qui mon cuer livre a tel tourment, Que souvent me met a l'oreille Grief desespoir, qui me conseille Que tost je m'occie et accueure; Si est fort que joye recueille Cuer qui en tel tristour demeure.
Si ne pourroye doulcement Faire dis; car, vueille ou ne vueille, M'estuet complaindre trop griefment Le mal, dont fault que je me dueille; Dont souvent tremble comme fueille, Par la douleur qui me cueurt seure. Si est fort que joye recueille Cuer qui en tel tristour demeure.
C. de Pisan, Les Cent ballades (1394-1399)Teksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.