Quand la lune apparaît, tu peux la croiser en ville Elle a deux prénoms, un pour la vie, l'autre pour la nuit Une croix sur ses études, le temps lui a mené la vie dure Entre le café et la pharmacie, elle a ses habitudes L'habitude d'être dans le froid, les jambes à l'air Toute droite dans l'noir, on la confondrait avec un lampadaire Un combat contre la montre, elle danse avec son ombre Bien trop jeune pour faire le plus vieux métier du monde Son parfum mélangé à l'odeur d'essence qui l'entoure Elle se donne le droit de croire qu'elle pourra partir un jour Elle a laissé ses rêves s’abîmer à quelques rues Certaines le font par choix, elle, ne l'a jamais eu En rentrant elle ferme les yeux devant l'miroir de l'ascenseur La nuit tous les chats sont gris et tous ses clients sont seuls Ils emportent un peu d'elle quand ils referment la porte Et des traces apparaissent quand les caresses deviennent trop fortes Elle est intelligente et drôle, mais pour être honnête Les hommes qui viennent la voir ne sont pas là pour la connaître Sous la Grande Ourse, elle fait tout pour leur faire envie Elle doute, et quand son maquillage coule elle dit que c'est la pluie Bien sûr elle voudrait être ailleurs, partir d'ici Mais elle est prise en otage par l'café et la pharmacie Cernée, vue que chaque soir est déjà demain Elle a des tonnes de regrets coincés dans son p'tit sac à main Les saisons passent, on s'habitue aux angoisses Elle s'dit que ça pourrait être pire en regardant le SDF d'en face Les destins se ressemblent dans l'périmètre Elle fait les cent pas, en restant là elle a fait de milliers de kilomètres Souvent, son prince charmant s'évapore comme un mirage Ils se souviennent pas d'son prénom, elle veut oublier leurs visages Des sacrifices pour un meilleur avenir Si la lune pouvait parler, elle en aurait des choses à dire
Elle a un fils, son petit bout d'âme, son moment de calme L'étoile qui la guide dans la nuit noire Elle le rejoint aux aurores après l'horreur Elle se conforte dans son odeur, son cœur et son corps Il ne sait pas encore pour son bout de trottoir Il lui donne l'amour qu'on lui donne pas le soir Elle le regarde dormir, d'un coup elle désespère Comment lui expliquer où est passé son père? Un jour elle partira, elle l’amènera au loin Elle fermera une valise, elle a hâte, un beau matin Elle s’échappera des griffes du périph' de Paris Elle aura une maison, un chien, un château, un mari Elle s'est promis que tout ça ne durerait pas Une mauvaise passe qui s'en ira, oui, elle croit au miracle Elle en vient presque à oublier qu'elle doit retourner cette nuit Entre le café et la pharmacie Sa mère pense qu'elle est engagée comme danseuse dans un cabaret Mais sa scène fait deux mètre carrés C'était la plus belle quand elle était au pays Elle lui donne des nouvelles, des mensonges bien écrits Elle fait bonne figure, mais au moment de raccrocher Ça la brûle de lui dire de venir la chercher Mais elle sait qu'ils sont là, les loups qui la surveillent Elle voudrait pas qu'ils s'en prennent à sa seule merveille
Nous, on sortait de boîte, dans une voiture on roulait vite De la fumée, de la musique, rien qu'entre amis on voulait rire On avait pas envie de rentrer et certains avaient trop bu On savait pas trop où aller, quand soudain on l'a vue D'un coup, on a ralenti, lorsqu'on est passé Au niveau de la pharmacie, juste à côté du café Mon dieu ce qu'on peut être con quand on est entres potes On a baissé la vitre, on a crié "salope!"Teksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.