Dans un cachot pourri, une vieille femme pleure Pieds et poings liés, elle hurle sa douleur Clame son innocence, implorant au Seigneur Demain viendra la sentence et la Catillon Attend son heure !
À une corde, pendue, et les pieds chargés de fers Hurle la nommée « tordue », cette infâme sorcière On la roue de questions et l'on rejette ses prières La vieille cède aux accusations dans le seul espoir Qu'on la libère
« Oui je vénère le Diable Oui j'ai maudit les gens qui m'ont refusé l'aumône Oui je me change en bête Oui j'ai pris part au culte impie et nocturne »
Pauvre et sans mari, la Catillon mendiait Dans les villages modestes de sa natale Gruyère Bouc émissaire de la locale misère Elle fut accablée d'un procès par le bailli de Corbière À son âge avancé, que pouvait bien lui vouloir Les gouverneurs et magistrats sinon la faire taire à jamais ?
Après des mois de prison et des jours de torture On vint chercher la Catillon pour la mener à son futur Les juges et le Grand Conseil lui rappelèrent ses méfaits Et puis ils condamnèrent la vieille afin qu'elle ne nuise plus jamais
Vous vous changez en animal, preuve en est votre pieds blessé Où l'on vous tira une balle lorsque vous étiez transformée Quand les bonnes gens vous refusent l'eau et le pain Vous maudissez leurs alpages afin qu'on n'en retire plus rien
En haut du Moléson, en dansant avec le Malin On vous vit projeter d'un tourbillon un rocher qui tua dix bovins Pour toutes ces atrocités votre souffle vous sera ôté Et sur un vertueux bûcher, enfin, vous serez brûlée !
Sur les hauts de la ville on étouffa la vieille femme Qui hurlait au pardon mais qui finira dans les flammesTeksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.