Autrefois, ma cousine Hortense Arrivait de temps en temps Chez mes parents ; Ell' venait passer ses vacances Dans notre petit' maison Près de Toulon. C'était dans l' programme, Quand nous recevions le télégramme, Le bonheur dans l'âme A la gar' je courais comme un fou Mais l'train arrivait tout à coup. En la voyant je criais : Zou… !
Cousine, cousine, T'es fraîch' comme une praline, Cousine, cousine, Coquin de sort,quell' bonn' mine ! [Parlé] : Et tu as bien dormi dans le train ? J'espère que tu avais un coin ?... Cousine, cousine, Embrass' ton cousin germain !
Chaqu' matin courant vers la grève, Afin d'nous baigner tous deux, Dans les flots bleus, On s'déshabillait- quel beau rêve Sous l'ombrage hospitalier Des oliviers. Roug' comme un' cerise, Afin d'me cacher sa gorge exquise, Ell' ram'nait sa ch'mise, Mais comme y avait de la dentell' partout Souvent, je voyais par un trou Un sein qui montrait son p'tit bout.
Cousine, cousine, Qu'est-c'que j'vois sur ta poitrine ? Cousine, cousine, On dirait deux mandarines… [Parlé] : Tu as les mandarines, c'est certain, Mais péchère, c'qui m'en bouche un coin, Cousine, cousine, C'est qu'c'est moi qui ai l' pépin !
Souvent, prenant sa main mignonne, Je l'emmenais faire un tour Dans la bass'cour, Et tandis qu' pigeons et pigeonnes Faisaient l'amour sans pudeur, On f' sait l' voyeur, La brise frivole Nous portait bientôt des chansons folles : « C'est la farandole, Viens farandoler sur le gazon ! » « Plus tard, me disait-ell', Gaston Quand t'auras du poil au menton ! »
Cousine, cousine, Oui, l'amour me turlupine, Cousine, cousine, Laiss'-moi t' fair des p'tit's machines… [Parlé] : Tu as peur que je te fasse un enfant ? Ne crains rien, je n'ai que dix-sept ans ! Cousine, cousine, Viens faire tutu-panpan !
Mais ell' m'écrivit l'autre année : « Cher cousin, je ne viendrai pas, Tu m'excus'ras, Depuis huit jours, je suis mariée, Et pour plaire à mon mari J'reste à Paris. » La méchante lettre, En moi quel chagrin elle fit naître ! Du fond de mon être Monta comme un frisson de rancœur ; J'interrogeai dans ma douleur Les arbres, la grève, les fleurs.
Cousine, cousine Si gentille, si câline, Cousine, cousine, C'est mon cœur qu'elle piétine, [Parlé] : On devait s'unir au printemps, Et moi je suis là, té, j'attends… Cousine, cousine, L'amour c'est des boniments !Teksty umieszczone na naszej stronie są własnością wytwórni, wykonawców, osób mających do nich prawa.